Conférence sur les abeilles, à Villelongue d’Aude

Voila l’enregistrement d’une conférence que j’ai faite le dimanche 13 mai, à l’occasion de la bourse aux plantes qu’organise chaque année le comité de lecture et de loisir de Villelongue d’Aude. Il y a beaucoup de bruits de fond durant le 3 premières minutes, mais cela s’arrange après.

Je n’avais pas écrit de texte,  juste un plan et quelques notes, étant en plein travail d’apiculteur (les essaims, la miellée d’acacia,..etc).

Bonne écoute, désolé pour mes longueurs et mes phrases pas terminées (qui ressortent encore plus à l’écoute d’un enregistrement)…

Vos réactions seront les bienvenues.

Télécharger et écouter le fichier audio  :  conference-abeilles.mp3 , 1h23min, 38mo

Merci à notre stagiaire Romain pour l’enregistrement et le travail de le rendre plus agréable à écouter – notre salle de village n’a pas une bonne acoustique.

Mise à jour 18.05.12 :
Jean Pierre Desvignes nous a mis une série de ses photos à disposition – merci beaucoup !

Loque Américaine

Plusieurs questions d’apprentis apiculteurs sur ce que je fais en cas de Loque Américaine, et sur une utilisation éventuelle d’antibiotiques.

Non, je n’utilise pas d’antibiotiques.

Il faut donc une bonne connaissance de ses ruches, un suivi régulier des couvains d’abeilles à certains moments, et une action rapide en cas de début de L-A.

Dans ce cas,  je pratique « le double transvasement » classique, avec juste deux améliorations:

a) Remplacement du drap posé au sol par une nappe en papier jetable (qui sera brulée ensuite avec les bacilles et spores de « Paenibacillus larvae » trainant sur ce support).

b) Remplacement de la nouvelle ruche du 1° transvasement (et de ses cadres éventuels) par un simple carton solide (volume = 2 fois celui d’un carton de 6 bouteilles) avec une ouverture sur le bas de la face avant (comme pour une ruchette) refermable, les autres faces avec des petites fentes (au cutter, pour l’aération). Ce carton sera brulé aussi, pour la même raison que la nappe en papier, après le 2° transvasement soit un à deux jours + tard.

Bonne année 2012…

Pour chacun,  pour les abeilles et pour notre petite planète.

J’ai pu faire le traitement avec sirop et un peu d’acide oxalique (35 g/l) dans les dates prévues (7,8,9 janvier), ouf, car il y avait de nouveau du couvain, sur le point d’être operculé, et il y en aura jusqu’à l’hiver prochain maintenant. J’ai aussi vu des bourgeons d’amandiers et autres arbres prêts à éclore…

Merci aux quelques contacts qu’il y a eu, et notamment à Anne qui avait proposé de m’aider (mais j’ai eu un coup de main de quelqu’un d’ici, de Villelongue).

A bientôt pour de nouveaux articles,

Jérôme.

Acide Oxalique cet hiver 2011 / 2012

Question de Anne au sujet du traitement à l’acide oxalique en cette fin d’année 2011:

Question application cela va, je le fais depuis deux hivers. Par contre cette année, étant donnée le manque de froid actuel et le redémarrage des pontes qui a eu lieu début novembre suite à un arrêt complet (plus aucun couvain jusque mi novembre)…… je ne sais plus trop quoi faire. L’année dernière on a décalé le traitement à début janvier. Qu’en penses-tu cette année ?

– Les observations varient selon les apiculteurs: par exemple Yann, au sud ouest de Limoux, vient de faire tous ses traitements à l’AO, car quelques belles journées le permettant, et estimation de peu de couvain (ou pas du tout pour certaines colonies), alors qu’en Janvier il y aura reprise de pontes (douceur prévue et les jours commencent à rallonger) et peut-être du sale temps…

– Pour moi (ouest de Limoux, et dans les Corbières) j’ai vu du couvain dans beaucoup de ruches cet automne, jusqu’à la mi-décembre.
Puis sale temps et refroidissement commençant samedi 17 déc, s’aggravant le dimanche 18 et trainant un peu les jours suivants. En plus nous approchions des jours les + courts de l’année, et enfin je ne met plus les tôles fermant le dessous de mes fonds (tous grillagés)avant ce traitement à l’AO..

Tout cela me fait espérer un arrêt de ponte, ou du moins une ponte minimale, vers le 18 décembre, et  donc un intervalle sans couvain operculé commençant le 8 janvier (21 jours à partir du 17 déc au soir).
Par contre, radoucissement commençant ce dimanche, alors que les jours rallongent, d’où vrai risque de reprise de ponte à partir de ce dimanche 1° janvier, ou du lendemain, et début de couvain operculé 9 jours + tard, le mardi 10 ou le mercredi 11 janvier.

Enfin, l’ AO augmentant le taux d’acidité dans la grappe (ce qui tue les VA) durant  au moins 24 h (c’est ce que j’ai entendu..?), mieux vaut commencer 1 jour avant si beaucoup de ruches à faire, ou si fenêtre météo à ce moment. A l’inverse, finir absolument avant le début de risque de nouveau couvain operculé  où seront  la plupart des VA de la colonie……
Dans mon cas, je devrai donc le faire les 8 et 9 janvier, trop juste pour mes prés de 200 colonies, et donc je commencerai le 7, ou même peut-être le 6 après-midi, pour deux emplacements ayant le soleil dans l’après-midi si soleil il y a ….
En tout cas ça sera juste, et je peux comprendre ceux qui l’ont fait + tôt…

PS: je glisse mes tôles de planchers au moment de mon intervention sur les colonies, c’est le moment de les garder fermées, jusqu’en Mars..

Ruches sédentaires ou pastorales

Un de nos stagiaires m’a posé ces questions :

Pourquoi ne travailles-tu pas avec des ruchers sédentaires? Quelle en est la raison ?
Bénéficier de plusieurs miellées pendant la saison = plusieurs récoltes ? Car pas assez de Variétés florales au même endroit si rucher sédentaire ?
Serait-ce possible de faire de l’apiculture non-transhumante dans l’Aude ?
Est-ce parce que tu produis des miels bio ?

Depuis mes débuts, il y a plus de 30 ans, j’ai rêvé d’avoir d’une part des ruchers « sédentaires », et d’autre part une activité pastorale avec des ruches allant aux romarins en hiver, puis dans les forêts d’acacias d’Ariège, puis dans les forêts de châtaigniers, de sapins, ou de tilleuls, ou en haute-montagne ou sur des tournesols bios,..etc. C’est ce que j’ai fait en ayant des ruchers sédentaires dans les hautes Corbières, pas loin de là où j’habitais, et des ruchers de transhumance pour mes ruches « pastorales ». Mais ensuite j’ai dû déménager et diminuer mon cheptel.

Maintenant, j’ai des ruchers proches pour faire de l’élevage au printemps, puis suivre les jeunes essaims ainsi créés. Ces ruchers me servent ensuite de ruchers d’hivernage pour d’autres ruches. Je n’ai pas vraiment de ruchers sédentaires actuellement, et je ne pourrai en tout cas pas être en majorité sédentaire parce que:
– beaucoup de mes emplacements pour miels de crus ne conviendraient pas en sédentaires (plateaux de romarins désertiques en été, 6 mois de neige en haute montagne…etc).
– il me faudrait bien plus de ruches au total pour récolter ne serait-ce qu’une partie des variétés de miels de crus que je produit, or c’est un peu ma spécificité, et celles de la région…
– certains de mes emplacements sont labellisables en Bio à condition de n’y être qu’au moment de la miellée (certains/ l’acacia, le tournesol bio,..).
– et puis maintenant il y a la présence du frelon asiatique dans la région qui incite en fin d’été / automne à porter des ruches à un rucher plutôt qu’à un autre selon l’infestation, le changement climatique en cours obligeant des changements de lieu de production,…etc

Et ensuite: peut-être en travaillant avec quelqu’un, et sinon plus tard à la retraite, reprendrais-je le choix au moins partiel de ruchers sédentaires..
Voila, j’ai répondu à partir de mes propres ruches et ruchers, le sujet étant si vaste et si complexe, c’est au moins un début de réflexion…

Un essaim à déloger

Essaim qu’il a fallu déloger début septembre 2011, du village de Loupia, près de Villelongue d’Aude

Un essaim s’est installé dans une maison, entre fenêtre et volets. Classique, me direz vous.

Mais quand on découvre que les bâtisses sont 2 à 3 fois plus grandes que celles de nos ruches à cadres, et qu’il faut découper, et redécouper, pour encastrer des parties de couvain et pollen dans ces cadres…

…on comprend qu’on est en face d’une merveille de la nature.

Le transfert dans une ruche a quand même pris 4 h, à 4 puis 3 personnes (Eliane, notre photographe ayant du partir).

On espère que cet essaim se refera une belle vie dans le Chalabrais où il va demeurer maintenant.